Suite des Cendres
Elle marche à rebours dans les lacets de la mémoire, des secrets au poing, dont certains lui furent échus : dépôt, leg, ou don ; elle emporte avec elle ses propres traces et celles des autres ; multiplie les fausses pistes, les faux fuyants, disparaît. Non pas qu’il fût impossible de rien éventer, mais elle redoutait l’écho d’une vaste indifférence. Chacun prétendait la chercher, retenant toutefois les chiens aux trousses de la victime désignée pour le sacrifice. ******* Nul n'aurait pu prédire qu'une fleur, puis une autre feraient céder la branche d'un craquement si net ; comme les prémices d'un sentiment, invisibles pour qui ne veille nuit et jour près de l'arbre. L'amour a fait sécession. De ma fenêtre, j'ai vu son rameau blanc se coucher sur les ronces. Depuis lors, il me semble ne finir de tomber. ******* Tout a pris l'odeur de la joie, et des arbres en fleurs qui embaument les nuits d'avril. La mémoire s'ouvre...