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[Traduction] Angela Carter

ANGELA CARTER,   Le Loup-garou (1979)   C’est un pays du Nord ; le climat est froid ; les cœurs sont froids.     Froid ; tempête ; bêtes sauvages dans la forêt. La vie est dure. L’intérieur des maisons de bûches est sombre et enfumé. Toujours, vous y trouverez une grossière icône de la vierge derrière une chandelle vacillante, la patte d’un porc suspendue à des fins prophylactiques, un chapelet de champignons séchés.     Pour ces gens des hautes terres recouvertes de forêts, le Diable est aussi réel que vous et moi. Plus encore : ils ne nous ont jamais vu, et ignorent même notre existence, mais le Diable, ils l’aperçoivent souvent dans les cimetières, ces lugubres et touchantes municipalités des morts, dont les tombes sont ornées des portraits des défunts dans un style naïf ; aucune fleur ne peut être déposée, aucune fleur ne pousse là, donc on dépose de petites offrandes votives, de petites miches de pain, parfois un gâteau que les ours viennent chaparder, s’approchant de leur pas lou

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